L’abréviation ADHS renvoie à Attention Deficit Hyperactivity Disorder. En français, on parle plutôt de TDAH, Trouble de l’attention et hyperactivité. C’est l’un des troubles du comportement et l’un des problèmes de santé les plus courants chez les enfants et les adolescents.
On suppose qu’environ 2 à 6 % d’entre eux souffrent de déficits d’attention pathologiques, d’agitation motrice et d’hyperactivité, avec des variations des symptômes en fonction de l’âge.
Les adultes peuvent eux aussi être atteints de ces symptômes, surtout si le trouble du déficit de l’attention n’a pas été bien pris en charge chez la personne lorsqu’elle était enfant. Au travail, les conséquences de ce trouble de la santé mentale peuvent être importantes.
Sommaire
- Définition du trouble du déficit de l’attention
- Trouble du déficit de l’attention : comment l’identifier ?
- Instructions : identifier un trouble du déficit de l’attention et le prendre en charge
- Diagnostic et information de l’enfant et de ses parents
- Les thérapies cognitives et comportementales en cas de trouble de l’attention ou d’hyperactivité
- Les thérapies médicamenteuses : l’approche pharmaceutique
- Traitement du trouble de l’attention et de l’hyperactivité par les médecines douces
- L’activité physique contre le trouble du déficit de l’attention
- L’importance des médecines parallèles dans le syndrome du TDAH
- Conclusion
Définition du trouble du déficit de l’attention
L’hyperactivité des enfants et des adolescents désespère de nombreuses familles, inquiètes de l’impact sur le niveau scolaire et sur les études de leur fils ou de leur fille. Lorsqu’il prend une forme pathologique, qui empêche la concentration, le syndrome est appelé TDAH ou Trouble du déficit de l’attention. Quels sont les symptômes et peut-on les soigner ?
Trouble du déficit de l’attention : comment l’identifier ?
Si votre enfant est souvent agité, vous vous demandez peut-être s’il est atteint par le TDAH. Ce trouble cognitif est relativement répandu. Il est aujourd’hui mieux connu et donc plus facilement diagnostiqué qu’autrefois, mais la première description d’un enfant hyperactif remonte dans la littérature médicale au XIXe siècle et aux travaux du Docteur Heinrich Hoffmann de Francfort.
Symptômes du trouble du déficit de l’attention et types de manifestations
Les trois principaux symptômes du TDAH sont les suivants :
- Hyperactivité et envie excessive de bouger
- Inattention et capacité de concentration perturbée
- Impulsivité, avec multiplication d’actions inconsidérées.
Les symptômes peuvent être de gravité variable selon les enfants. Ils ne se manifestent pas toujours en même temps. On parle aussi de TDAH lorsque l’enfant présente des troubles importants de l’attention, entre autres en classe, mais sans hyperactivité.
Savoir s’il s’agit d’un trouble du déficit de l’attention ou pas : le diagnostic
L’agitation pathologique et l’impulsivité qui caractérisent de TDAH ne sont pas toujours simples à diagnostiquer. Ainsi, tous les enfants agités ou inattentifs ne souffrent pas forcément d’un trouble de l’attention. Il en va de même de l’adulte, dont l’agitation ou l’impulsivité peuvent avoir d’autres causes.
Seul un médecin ou un psychothérapeute expérimenté dans le diagnostic et le traitement des enfants et des adolescents présentant des troubles du comportement peut déterminer la véritable cause de l’agitation ou de l’hyperactivité et évaluer le niveau de gravité de ce syndrome.
Ainsi, les manifestations caractéristiques doivent se produire de manière prolongée, sur au moins six mois, pour être significatives. Elles doivent aussi se manifester dans différents domaines de la vie de l’enfant et non être limitées à l’école.
Incidence du trouble de déficit de l’attention
Une méta-analyse ayant procédé à la compilation et à l’évaluation de différentes études internationales conclut qu’environ 5 % des enfants et des adolescents dans le monde sont atteints de TDAH. En Europe également, les experts estiment à environ 5 % le nombre de patients atteints de TDAH dans la tranche d’âge 6-18 ans.
Il s’agit donc d’un problème de santé fréquent.
Les garçons sont touchés 3 à 6 fois plus souvent que les filles. On suppose cependant que le nombre de cas non signalés est probablement plus élevé chez les filles, car c’est précisément chez elles que le trouble déficitaire de l’attention existe souvent sans signes d’hyperactivité, avec pour conséquence qu’il passe souvent inaperçu.
N’oublions pas que les filles sont réputées être plus calmes et plus studieuses que les garçons ! Elles éprouvent aussi le plus souvent moins le besoin de bouger.
Quand le trouble déficitaire de l’attention est-il diagnostiqué ?
Dans de nombreux cas, les anomalies comportementales n’apparaissent clairement et ne sont identifiées en tant que TDAH qu’à la maternelle ou à l’école élémentaire, lorsque les enfants doivent trouver leur chemin dans un ensemble de règles et de structures externes au cadre familial.
Selon la gravité des difficultés et selon leur type, il est souvent diagnostiqué plus tard ou pas du tout. Mais une identification précoce, un environnement compréhensif et bien informé, ainsi que des mesures thérapeutiques individualisées peuvent aider les enfants et les parents concernés à mener une vie normale.
Si le TDAH n’est pas traité, il peut y avoir de graves conséquences pour l’enfant et tout son environnement familial, comme un échec scolaire, des problèmes familiaux ou un risque accru de dépendance. Dans la plupart des cas, les soins adaptés et le traitement ciblé des symptômes peuvent permettre aux enfants et aux adolescents concernés d’atteindre un développement social et éducatif normal.
Une étude de 2014 s’est penché sur les facteurs de risques liés au TDAH. Elle a porté sur 137 parents de 104 enfants atteints de troubles de l’attention et 40 parents de 34 enfants servant de groupe témoin. L’étude a mis en évidence des performances scolaires plus faibles, des troubles de l’apprentissage plus fréquents, des comportements oppositionnels, des anxiétés récurrentes.
Instructions : identifier un trouble du déficit de l’attention et le prendre en charge
L’approche du TDAH est sensiblement différente selon les pays. Aux Etats-Unis, la tendance est à la médicalisation des troubles de l’attention et de l’hyperactivité, avec traitement médicamenteux, tandis qu’en Europe, et plus particulièrement en France, on tend à avoir une approche plus ciblée sur le comportement.
Comme le souligne le Docteur Jérôme Palazzolo, médecin psychiatre, le traitement ne devient nécessaire que quand les troubles persistent plus de 6 mois, et surtout lorsque le TDAH a un impact négatif important sur l’enfant et les parents.
Actuellement, les procédures thérapeutiques suivantes sont recommandées pour traiter les principaux symptômes du TDAH :
- Information et conseil à destination des parents
- Thérapie comportementale
- Thérapie médicamenteuse
- Mesures complémentaires
En fonction du type de troubles et du niveau de l’enfant, il est possible de trouver de l’aide auprès d’associations. Le recours à Internet est souvent le premier réflexe pour s’informer, mais être bien accompagné est aussi une nécessité.
Diagnostic et information de l’enfant et de ses parents
Avant tout traitement, il est indispensable de recevoir en consultation les parents et leur enfant, pour obtenir leur accord éclairé. Lors de la consultation, le trouble du déficit de l’attention et les problèmes qui en découlent dans la vie quotidienne sont expliqués.
Les options de traitement sont également présentées, en tenant compte des expériences personnelles de l’enfant et des parents. Il est utile d’impliquer les éducateurs et les enseignants à la fois dans le diagnostic et dans le traitement ultérieur.
Une meilleure compréhension des troubles et des mécanismes de l’hyperactivité devrait permettre de traiter plus facilement les problèmes et de mettre en oeuvre les stratégies utiles dans la vie de tous les jours. Plus les enfants et les adolescents sont âgés, plus ils doivent s’impliquer eux-mêmes.
Les thérapies cognitives et comportementales en cas de trouble de l’attention ou d’hyperactivité
Thérapies familiales
Les thérapies mises en œuvre dans le cadre de la famille visent à réduire les comportements hyperactifs et impulsifs, ainsi que les comportements oppositionnels et agressifs de l’enfant ou de l’adolescent. À cette fin, le thérapeute travaille en collaboration avec les parents.
Il détermine les situations qui sont vécues comme problématiques dans la famille et développe des stratégies concrètes, que les parents essaient de mettre en œuvre entre les séances.
Plus les enfants sont jeunes, plus le travail avec les parents doit être mis au premier plan. Chez les enfants plus âgés et les adolescents, l’implication du patient est d’une grande importance pour le succès de la thérapie.
La thérapie familiale comprend une formation délivrée aux parents, pour leur apprendre à mieux gérer les crises qu’entraîne fréquemment le trouble du déficit de l’attention. L’efficacité de cette approche a été prouvée dans un grand nombre d’études scientifiques.
Thérapies scolaires
Les interventions thérapeutiques en maternelle, à l’école élémentaire ou au collège visent à réduire les comportements hyperactifs et impulsifs, ainsi que les agissements parfois agressifs de l’enfant ou de l’adolescent. Pour y parvenir, l’implication des éducateurs et des enseignants est nécessaire.
En collaboration avec les enseignants, le thérapeute élabore des objectifs comportementaux concrets (par exemple, l’enfant doit rester assis à sa place en classe). En outre, des stratégies sont définies en commun, avec un objectif comportemental précis en ligne de mire.
Il s’agit notamment d’une aide concrète en classe (par exemple, choix optimal du siège pour l’élève), de récompenses si un objectif est atteint et de sanctions adaptées si l’enfant n’atteint pas l’objectif. L’idée est d’aider l’enfant à surmonter ses difficultés scolaires.
Les thérapies médicamenteuses : l’approche pharmaceutique
De nombreux spécialistes préconisent aujourd’hui une thérapie médicamenteuse complémentaire, tandis que d’autres la rejettent. Il s’agit là d’un sujet qui fait débat, en particulier parce que le traitement à la Ritaline a souvent été utilisé de manière abusive aux Etats-Unis.
Pour autant, un traitement pharmaceutique destiné aux enfants atteints de TDAH peut constituer un complément essentiel des thérapies comportementales. Dans certains cas, ce traitement est même considéré comme incontournable, avant qu’une approche comportementale puisse être mise en œuvre. C’est le cas lorsque les troubles du déficit de l’attention sont intenses.
Traitement du trouble de l’attention et de l’hyperactivité par les médecines douces
Votre enfant souffre d’un trouble du déficit de l’attention, mais en tant que parents, vous ne voudriez pas qu’il prenne des médicaments ? Il existe de nombreuses approches prometteuses que vous pourriez décider d’essayer, en complément des thérapies comportementales que nous avons évoquées ci-dessus.
Le neurofeedback
Le neurofeedback est un entraînement cérébral qui donne de bons résultats en cas de trouble du déficit de l’attention. L’enfant est relié à un ordinateur et apprend à influencer les ondes cérébrales, dont il peut suivre les courbes grâce à un électro-encéphalogramme.
Consultez votre pédiatre pour savoir si le neurofeedback pourrait être adapté aux symptômes que présente votre enfant.
Les compléments alimentaires
On le sait : notre alimentation est souvent déséquilibrée, et celle des enfants, en particulier s’ils mangent à la cantine, ne déroge pas à cette règle. Des compléments alimentaires ciblés permettent de réduire les symptômes du TDAH. Lesquels privilégier ?
Il n’existe malheureusement pas à ce jour d’étude complète portant sur les effets des compléments alimentaires sur l’hyperactivité. Récemment, une étude a cependant montré que les acides gras insaturés (appelés acides gras oméga-3 et oméga-6) ont une efficacité certaine chez les enfants ayant des problèmes de concentration et montrant de l’agitation.
Pensez à privilégier les acides gras oméga-3, par exemple issus des huiles de poisson ou proposez à votre enfant un plat de poisson gras au moins une fois par semaine.
L’équilibre du microbiote intestinal
Un déséquilibre du microbiote intestinal est également soupçonné de favoriser les troubles du déficit de l’attention chez les enfants ou les adultes. Les problèmes digestifs peuvent avoir un retentissement considérable sur le fonctionnement et même le développement du cerveau.
La consommation régulière de probiotiques pourrait donc constituer une arme de choix contre le syndrome du TDAH. Il est tout aussi important de limiter les sucres, dont évidemment, les enfants raffolent ! Les yaourts et laits fermentés peuvent être délicieux avec un peu moins de sucres.
L’activité physique contre le trouble du déficit de l’attention
Les enfants présentant des symptômes de TDAH ont absolument besoin de suffisamment d’exercice. Comme ils ont beaucoup d’énergie, il est important que les parents leur apprennent à la canaliser par la pratique sportive ou le jeu. Ce sont là des points que les médecins ont tendance à oublier mais qui relèvent du bon sens.
Pensez aussi à l’oxygénation, avec des balades au grand air, à la campagne ou dans un parc. Le sport ou les activités physiques régulières apportent de nombreux bienfaits à l’enfant, plus d’équilibre et de stabilité.
Le sport renforce par ailleurs la capacité de l’enfant à percevoir son corps dans l’espace et à maîtriser des mouvements qui sont souvent désordonnés en raison de son hyperactivité. Cette perception de soi est importante pour le développement du cerveau et du système nerveux et est largement bénéfique pour un enfant souffrant de TDAH.
L’importance des médecines parallèles dans le syndrome du TDAH
Une étude de 2002 a montré l’importance des médecines parallèles dans le traitement du trouble du déficit de l’attention. Menée par un groupe de pédiatres américains soucieux de proposer des alternatives à la Ritaline, cette étude souligne la nécessité de mettre en œuvre une prise en charge diététique.
Parmi les points les plus importants, elle signale :
- L’élimination des allergènes alimentaires
- La restriction du sucre et de l’aspartame.
Cette même étude a porté sur l’utilisation de nootropiques et indique des effets bénéfiques liés à la prise de piracétam ou d’acétylcholine.
L’étude de 2002 s’est enfin penchée sur l’effet des plantes médicinales. Parmi celles qui ont été étudiées, citons :
- Camomille
- Menthe
- Citronnelle
- Valériane
- Passiflore.
Selon d’autres études, le Ginkgo Biloba aurait aussi des effets bénéfiques.
Comme on le voit, les pistes présentant une alternative à la prise de médicaments chimiques sont nombreuses. Il n’existe à ce jour que peu d’études démontrant leur efficacité.
Mais de nombreux parents ne veulent pas voir administrer à leur enfant atteint de trouble du déficit de l’attention un médicament psychotrope. C’est pourquoi le recours à une hygiène de vie, à la thérapie comportementale et à des compléments alimentaires se révèle intéressant.
Conclusion
Le trouble du déficit de l’attention touche aujourd’hui de nombreux enfants et laisse souvent les familles désemparées. Il peut aussi toucher à l’âge adulte, surtout lorsque le diagnostic n’a pas été posé durant l’enfance. L’agitation de la vie moderne constitue certainement un facteur de risque face à l’hyperactivité, tout comme le peu de temps que les parents, pris par leur travail, peuvent consacrer à leurs enfants.
Mieux comprendre le TDAH et ses symptômes doit vous permettre d’intervenir rapidement et efficacement, si ce trouble est détecté, par exemple à l’école, lors d’une difficulté d’apprentissage. Nous espérons avoir pu vous aider en vous fournissant ce tutoriel.
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