La sophrologie est une discipline inventée par le neuropsychiatre colombien Alfredo Caycedo en 1960. Elle développerait sérénité et mieux-être en harmonisant le corps et l’esprit, grâce à une multitudes de techniques. Cette thérapie, que nous détaillons dans cet article, permettrait à ceux qui la pratiquent, d’accroître leurs capacités de gestion du stress et leurs émotions négatives.
Qu’est-ce que la sophrologie ?
La sophrologie est définie par son concepteur comme une « nouvelle école scientifique qui étudie les modifications de la conscience humaine ». Elle ferait la synthèse entre différentes pratiques telles que la méditation, l’hypnose, la relaxation progressive, le yoga, les techniques de développement personnel, etc.
Les 4 grands principes de la sophrologie
Les sophrologues n’étant pas tous d’accord entre eux, il existe différents courants. On distingue communément la sophrologie caycédienne, tirée du nom de son créateur, et la sophrologie non caycédienne, qui regroupe différentes approches (existentielle, analytique, etc.). Mais rassurez-vous, il existe tout de même des grands principes de base.
1er principe : L’intégration du schéma corporel
Le schéma corporel revêt plusieurs choses à la fois. C’est tout d’abord les sensations corporelles que nous vivons de l’intérieur et qui peuvent être dues à des émotions. Par exemple, lorsque vous avez vraiment peur de quelque chose, vous pouvez avoir des sueurs froides ou un rythme cardiaque plus élevé.
Mais le schéma corporel c’est aussi la conscience que nous avons de notre corps en termes de forme, de volume et de taille. La conscience que vous avez de votre corps dans l’espace ainsi que celle de votre corps en mouvement. Toutes ces perceptions nous viennent directement de nos 5 sens.
Tout le monde n’a pas une intégration parfaite de son schéma corporel. C’est quelque chose qui s’apprend avec le temps au fil des séances avec un ou une sophrologue. Mais c’est un travail essentiel pour arriver à maîtriser son corps, se détendre au maximum, afin de pouvoir atteindre un état modifié de conscience.
2ème principe : Le principe de réalité objective
Au fur et à mesure des séances, avec l’habitude, vous allez atteindre de plus en plus facilement cet état modifié de conscience. Un état proche de l’endormissement, qui va vous permettre de prendre du recul sur beaucoup de choses et accéder à des aspects positifs de votre vie dont vous n’aviez pas encore conscience.
Finalement, ce principe, comme son nom l’indique, est la recherche de votre réalité objective. Et pour que cette recherche soit fructueuse, le sophrologue doit vous aider à vous libérer des filtres qui vous empêchent d’accéder à des points de vue plus positifs.
Concrètement, si vous souffrez d’agoraphobie, il serait intéressant pendant les séances de travailler sur l’aspect irrationnel de cette peur et de vous faire comprendre qu’il s’agit avant tout d’un mécanisme de défense de votre corps. Un mécanisme qui objectivement n’a pas besoin de se déclencher car il n’y pas de vrai danger.
3ème principe : Le principe d’action positive
Comme nous l’expliquons dans l’introduction, la sophrologie se veut être la discipline de l’harmonie entre le corps et l’esprit. Le principe d’action positive nous vient directement de ce lien puissant et réciproque entre ces deux entités. Un changement au niveau corporel aura un impact au niveau cérébral.
Par exemple, pour apaiser votre esprit lors d’une séance de sophrologie, vous allez devoir vous défaire de vos tensions musculaires. Une fois que votre corps sera détendu, votre esprit pourra se laisser aller complètement et atteindre un nouvel état. Nous avons donc bien une action positive au niveau corporel qui s’est transmise à notre esprit.
Finalement, si l’intégration du schéma corporel nous aide à bien maîtriser notre corps, l’alliance des deux principes précédents nous aident à voir les choses autrement, à introduire beaucoup plus de positif dans notre vie en maîtrisant notre esprit.
4ème principe : Le principe d’adaptabilité
Le dernier principe sophrologique n’est pas le plus simple à comprendre, et pourtant il est considéré comme étant certainement le plus important par les sophrologues caycédiens qui se disent pratiquer une « sophrologie authentique ».
Ce principe suppose que toutes les techniques et les théories de la discipline soient adaptées à la réalité des patients par le sophrologue et non l’inverse. En d’autres termes, ce ne serait pas au patient de s’adapter à telle ou telle pratique, mais bien au professionnel d’adapter ses méthodes acquises pendant sa formation.
Imaginez un patient allongé, les yeux fermés, qui montrerait de la résistance face à des exercices de relaxation. Le sophrologue doit comprendre qu’avec ce patient, il va falloir adapter les techniques pour l’aider à se détendre. Et cela peut commencer par des exercices debout les yeux ouverts, tout en participant avec lui pour le mettre en confiance.
Les 4 bienfaits de la sophrologie
Que ce soit pour un problème spécifique comme des difficultés à s’endormir ou une recherche d’un mieux-être global, la sophrologie aurait de nombreux bienfaits pour les personnes qui la pratiquent. Nous vous proposons une liste de certains d’entre eux.
1 – Réduire le stress et l’anxiété
Un des premiers bienfaits de la discipline est bien entendu une aide précieuse dans la gestion du stress. Qu’il soit personnel ou lié au monde du travail, le stress peut être sensiblement réduit grâce à une pratique régulière avec un professionnel.
Le sophrologue vous apprendra dans un premier temps à vous écouter, à prendre conscience de votre corps et ce qu’il vous dit. Un stress chronique peut engendrer de nombreuses complications comme des problèmes digestifs, des douleurs articulaires ou encore des acouphènes. Il est important de savoir les reconnaître.
Des techniques et des exercices adaptés seront proposés selon les cas, et pourront même être pratiqués au travail. De plus en plus d’entreprises font appel aux services de sophrologues pour aider leurs employés dans la gestion de leur stress au quotidien.
2 – Améliorer la qualité du sommeil
Bien souvent, le stress n’y est pas pour rien lorsque quelqu’un souffre d’insomnie ou de réveils nocturnes. L’important est donc dans un premier temps d’apprendre à diminuer toute forme d’anxiété avant le moment du coucher. Il s’agit d’évacuer le stress accumulé tout au long de la journée et d’apprendre à changer certaines mauvaises habitudes.
Un professionnel vous proposera plusieurs exercices de détente, de respiration et d’imagination pour passer des nuits paisibles. Vous pourrez alors refaire ces exercices à la maison et avec un peu d’entraînement, retrouver un sommeil profond.
Des méthodes d’aide pour améliorer le sommeil qui fonctionnent tout aussi bien avec les enfants. Notamment avec les enfants qui n’arrivent pas à canaliser leurs émotions débordantes. Émotions qui bloquent inévitablement l’endormissement.
3 – Aider dans la gestion de la douleur
La sophrologie ne réduit pas à proprement parlé la douleur elle-même, mais elle aide les personnes souffrantes à mieux la supporter. Douleurs au ventre, tensions dans le dos, maux de tête, autant de souffrances que la discipline peut aider à appréhender.
Il s’agit ici de permettre au patient de retrouver un véritable équilibre entre son corps et son esprit afin d’améliorer le contrôle de ce dernier sur la douleur.
D’ailleurs, les méthodes sophrologiques accompagnent de plus en plus des personnes atteintes de maladies chroniques dans la gestion de leur douleur. Elles ne remplacent pas les traitements mais elles sont un bon support, et de plus en plus d’hôpitaux s’appuient sur des sophrologues dans le suivi des douleurs chroniques.
4 – Préparer mentalement certains événements
Vous pouvez tout à fait recourir à des exercices sophrologiques pour vous préparer à quelque chose d’intense ou d’important, un peu à la manière d’un coaching.
C’est le cas pour de plus en plus de femmes enceintes qui choisissent d’être accompagner pour vivre leurs derniers mois de grossesse avec plus de confiance en soi et de sérénité à l’approche de l’accouchement. Un travail est aussi fait sur l’acceptation des changements du corps liés au fait de porter un enfant. En effet, certaines études prouvent les effets néfastes du stress prénatal sur l’enfant.
C’est aussi le cas de beaucoup de sportifs de haut niveau qui font appel à des sophrologues avant leurs épreuves. À ce niveau de compétition, le physique n’est plus le seul à jouer, le mental compte beaucoup, et une préparation peut s’avérer optimale.
Une anecdote pour bien comprendre la discipline
Pour que vous compreniez bien cette méthode, nous vous proposons de revenir rapidement sur les origines de son nom, et la réflexion d’Alfredo Caycedo à cette époque.
Comme nous l’avons évoqué plus haut, Caycedo était un neuropsychiatre. D’origine colombienne, il travaillait dans un hôpital à Madrid en Espagne, dans le « service d’hypnose clinique et de relaxation ». On voit déjà apparaître les liens assez nets de la sophrologie avec l’hypnose classique et les techniques de relaxation.
Passionné par la conscience, il a essayé l’hypnose sur ses patients en psychiatrie afin d’éviter le recours aux électrochocs et aux fortes doses de médicaments. Sa volonté de trouver une alternative à tout ceci le pousse à intégrer de nouvelles techniques comme le « Training autogène de Schultz » ou encore la « relaxation progressive de Jacobson ».
Le néologisme de sophrologie va donc englober l’ensemble de ces techniques par la suite. Son créateur ayant déjà auparavant remplacé le terme d’hypnose par celui de « sophropsyché ». Étymologiquement, la sophrologie c’est « l’étude de l’harmonie de la conscience ».
Selon le sophrologue Patrick-André Chéné, la création de la sophrologie est le fait d’un collectif de médecins pratiquants l’hypnose, qui la trouvaient trop confuse d’un point de vue théorique. D’où l’utilisation du suffixe « -logie » (« science ») par Caycedo. Une utilisation d’ailleurs contestée par les détracteurs de cette discipline qui ne la considère pas comme étant scientifique.
Comment se déroule une séance de sophrologie ?
Une séance de sophrologie se déroule généralement en trois grandes étapes :
1 – Les entretiens, l’objectif et le protocole
Bien évidemment, lorsque vous mettrez les pieds dans le cabinet d’un ou d’une sophrologue, il ou elle aura besoin de vous connaître en profondeur et connaître les raisons qui vous amènent. La première séance sera dédiée à ce premier entretien très important. Le professionnel définira avec vous un objectif réaliste et un protocole pour y parvenir.
Comme lors d’une thérapie avec un psychologue, il est nécessaire que se crée une véritable relation de confiance entre le patient et le sophrologue. La profession parle ici d’une alliance qui doit être bienveillante et sans jugement pour que les séances se passent au mieux.
Suite à cet entretien préliminaire, vous aurez à chaque début et fin de séance d’autres entretiens, beaucoup plus courts, pour aborder vos ressentis de la semaine passée ou bien de vos ressentis pendant la séance qui vient de s’écouler.
Généralement, il s’agit de séances planifiées chaque semaine afin de remplir un objectif définit en amont. Par exemple, si vous souffrez d’anxiété généralisée, le sophrologue s’adaptera à votre cas et mettra en place un protocole spécifique pour vous aider à vous libérer de vos angoisses chroniques et réapprendre à mettre du positif dans votre vie.
2 – Les exercices de relaxation dynamique
Suite au premier court entretien de chaque début de séance pour vous demander comment vous vous sentez, le sophrologue vous proposera des exercices de relaxation dynamique. En fonction du thème de la séance, et selon le protocole établit, vous aurez le droit à différents types d’enchaînements.
C’est ici que la sophrologie emprunte au yoga différentes postures, différents exercices de respiration en mouvement afin de mettre le pratiquant dans un certain état de détente. Ces exercices dynamiques sont finalement une préparation à la relaxation statique qui suivra. Il n’y a pas de règles, mais il peut y avoir entre 3 et 5 exercices dynamiques.
3 – La relaxation statique ou sophronisation
Une fois votre corps bien détendu, le sophrologue vous fera asseoir sur une chaise ou un fauteuil, ou même vous allonger sur un matelas de sol. Il vous suffira ici de vous laisser guider par sa voix afin qu’il vous conduise dans un état de détente encore plus profond. Certains parlent d’état hypnagogique, d’autres d’un état de transe proche du sommeil.
C’est grâce à cet état à demi-éveillé que le sophrologue pourra vous faire entrevoir les capacités pour la réussite de votre objectif. Cela n’aurait pas été possible de manière éveillée à cause des nombreux blocages et freins dans votre tête.
Il est plus facile de faire comprendre à une personne agoraphobe qu’elle a les capacités de ne pas paniquer dans certains lieux, lorsqu’elle est dans cet état que lorsqu’elle est en pleine conscience. Cela n’empêche pas qu’elle puisse se sentir mal au départ, mais au fil des séances, l’idée est de faire sauter ces blocages pour qu’elle retrouve une vie paisible.
C’est ici que la sophrologie s’inspire de l’hypnose. Mais il est important de noter que tous les sophrologues n’utilisent pas le même type d’hypnose. Certains préfèrent l’hypnose humaniste qui n’influe pas sur l’inconscient, tandis que d’autres préfèrent l’hypnose ericksonienne qui travaille directement avec l’inconscient.
Bonus : Informations utiles sur les séances
La sophrologie est une « thérapie brève » (même si d’aucuns diront qu’elle n’a rien de thérapeutique), qui peut atteindre entre 8 et 15 séances selon l’objectif et le protocole établit lors de l’entretien préliminaire.
Une séance dure généralement 1 heure, avec 10 minutes d’entretien en début, 20 minutes de relaxations dynamiques, 20 minutes de relaxations statiques et un entretien de conclusion de 10 minutes.
Le tarif des séances varie selon le praticien, mais il se situe entre 50 et 90 euros. Comme les séances de psychologie, les séances de sophrologie ne sont pas remboursées par la sécurité sociale. Cependant, n’hésitez pas à demander à votre mutuelle, car certaines prennent en charge un certain montant par séance.
Différents types de sophrologues ?
Comme nous l’avons expliqué plus haut, on peut distinguer deux grands courants pour faire simple en sophrologie. Certains praticiens n’ayant pas apprécié les décisions de son fondateur, la sophrologie s’est segmentée.
Tout d’abord, un courant caycédien, qui revient aux principes de base d’Alfredo Caycedo, avec une approche philosophique voire spirituelle. Une sophrologie dites clinique, qui se pratique surtout dans les hôpitaux en complément de la médecine traditionnelle.
Enfin, un courant non-caycédien qui a pris son envol à la fin des années 1980 et qui regroupe plusieurs approches. Mais pour résumé, on parle de sophrologie dites sociale avec un objectif clairement thérapeutique.
Cette distinction n’empêche pas les sophrologues caycédien de faire usage de leurs savoirs dans un but thérapeutique bien entendu. L’important est de bien se renseigner sur le praticien que vous voulez consulter et ne pas hésiter à lui poser toutes vos questions avant de commencer les séances.
En effet, avec l’essor de la sophrologie sociale, nous observons certaines dérives avec des praticiens, qui peuvent conduire à des dérives sectaires, avec une emprise psychologique forte sur les patients. Soyez tout de même prudent, et n’oubliez pas que si vous n’êtes pas à l’aise lors de vos premières séances, vous avez tout à fait le droit de changer de praticien !
Conclusion
Cette nouvelle méthode qu’est la sophrologie a fait ses preuves dans de nombreux domaines et de plus en plus de personnes s’intéressent à ses techniques. On dénombre pas moins de 10.000 sophrologues en France. Un chiffre assez faible si on le compare aux 100.000 médecins généralistes mais un chiffre en constante évolution.
N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et commentaires concernant cet article de la rédaction EspritHealthy. Si vous avez eu une expérience avec un sophrologue et des conseils à donner à des lecteurs qui aimeraient franchir le pas, ne vous gênez surtout pas. Un grand merci en tout cas de nous avoir lu jusqu’au bout !